jeudi 19 mars 2009

Sydney

Retour a la modernite et a ces choses dont on perd l'habitude en 3 mois en asie du sud-est... L'eau chaude. Le room service. Mettre sa ceinture dans les voitures. Ne pas fumer n'importe ou. Les regles de circulation strictes. Pas de negociation avec les taxis. La proprete. Boire l'eau du robinet. Etre transparent : plus de "where you go my friend?". Les connexions internet rapides. Les gens presses d'aller au travail. La climatisation. Le papier toilette (je m'etais habitue aux douchettes). Les interrupteurs qui allument quelquechose. Les transports qui respectent les horaires. Avec des vraies places assises. Les pourboires. Les formalites strictes a l'aeroport. D'ailleurs ils m'ont un peu cuisine, a l'immigration... Je dois etre trop bronze desormais...
Puis ces choses qui font du bien : le chocolat, le pave de boeuf (presque) saignant, le bon vin, les cereales avec du lait...
Je retrouve les parents dans un hotel de Sydney, ballades dans les parcs du centre ville, puis dans la baie et autour du tres fameux opera house. Le fish market, King's Cross, the rocks... L'ambiance est tres nord-americaine, les attractions pour les touristes sont un peu kitsch, mais on n'est pas venu pour ca : on attend les grands espaces...
Donc apres 2 jours de Sydney, vol vers Adelaide, et location d'un 4x4 blanc rutilant (un Pajero V6, la classe) et c'est parti pour le permier parc national, les flinders ranges, a 450km au nord. A peine sorti de la ville, c'est deja sec et desole... Nous faisons etape a Port Augusta, ville dortoire a cote d'une usine chimique, pas un chat dehors, c'est tout mort. Et pas d'internet cafe, a part au Subway du coin, deserte par les clients en ce samedi soir, meme le cinema semble ferme. Bon, j'ai peut etre dit "retour a la modernite" un peu vite, car la route pour Wilpena est vraiment battue par les vents, des fermes et des villages qui semblent sortis de westerns.
A Wilpena, nous faisons notre premiere rando sur le Mont Olhssen, que nous gravissons en pleine chaleur, histoire de se mettre dans l'ambiance "outback". Petits walibis, chevres sauvages et reptiles seront nos seules rencontres. Nous roulons jusqu'a Stokes Hill Lookout, pour assister le soir et le lendemain matin au coucher et lever de soleil.
Le lendemain donc, ballade dans les gorges de Burayoo, cette fois les mouches sont au rendez-vous et ont presque raison de nos nerfs : apres 3h de marche, on se barricade dans la voiture. Le reste du parc est visite en roulant sur les pistes dessechees et poussiereuses - j'adore! On a du mal a imaginer les premiers pionniers venant s'installer ici pour faire fortune... Les paysages sont sauvages, arides tout en etant assez varies... et magnifiques. Les kangourous pullulent, nous voyons egalement des emeus et quelques gros rapaces.
Le retour a la nourriture occidentale riche me joue quelques tours, mais je ne peux pas resister au filet de kangourou grille avec puree de citrouille et sauce clous de girofle / chili / fruit local, avec le verre de shiraz qui va avec.
Le retour a Adelaide est pluvieux, et demain, encore plus de vie sauvage avec kangaroo island!

mardi 17 mars 2009

Jour 101 - Kuta (Bali, Indonesie)

Retour a la technologie a Kuta, et donc retour dans les internet cafes climatises... Je comble enfin le retard pris : les connexions en dehors de Kuta etaient cheres et lentes, et j'avoue que j'avais d'autres choses a faire. Mais voila, 4 articles mis a jour ci-dessous, et des photos. Voir plus bas et voir Facebook.

Le hasard des chiffres fait que le 100ieme jour de voyage marque la fin de la 1ere partie de ce tour du monde. Partie "backpacking solo" dans des pays a budget reduit, a forte identite culturelle et religieuse, et donc au fort taux de depaysement. Place desormais aux grands espaces australiens et neo-zelandais, et retour a la modernite.

L'Indonesie est indeniablement la meilleure surprise du voyage jusqu'ici, peut-etre parce que je n'avais aucune idee preconcue sur ce pays. C'est un concentre d'Asie du Sud Est, melant paysages superbes (rizieres a perte de vue, volcans), littoral de reve (plages de sable blanc, deferlantes pour les surfers, eau cristalline pour les plongeurs), une population reellement accueillante et souriante, fiere de l'identite de Bali (ils sont "balinese" avant d'etre "indonesian"), une culture marquee, avec une religion (et une politique) omnipresente au quotidien. Des endroits excessivement touristiques pour les rencontres et la fete, et d'autres oublies du monde.
En parlant de rencontre, j'ai desormais passe le cap de la recherche de compagnons. Apres une courte periode ou l'on ose pas trop s'immicer, il y a la periode "compagnonage" ou l'on discute avec tous les voyageurs a proximite, ou l'on decouvre des parcours atypiques, des personnalites que l'on n'aurait pas forcement apprecier dans d'autres contextes, des gens que l'on est content de connaitre, d'autres que l'on est content de quitter. Je suis devenu un peu socialement parresseux : j'avoue que je me lasse de ces "amis a usage unique" et autres rencontres express, certainement parce que ceux avec qui j'ai de vraies affinites commencent a me manquer. La venue d'Elizabeth est arrivee a point nommee. Mais pour la suite, on passe aux compagnons de voyage haut-de-gamme : papa et maman :-) (on en reparlera peut etre apres 1 mois de camping car mutuel, mais bon, la, je suis bien content). En attendant la Nouvelle Zelande avec Kathleen...

Petite digression pour faire le point sur mes lectures jusqu'ici. Surtout pour mon souvenir personnel, mais vous aurez droit a quelques commentaires et notations. Ces livres ont ete achetes, echanges, trouves ou pretes par des compagnons de voyage...

Sur la Route (Jack Kerouac) : roman phare de la beat generation, histoire d'une jeunesse insouciante sillonant les Etats Unis, ivre de voyage et d'experiences en tous genre. ****
Le voyageur imprudent (Barjavel) : roman sans interet sur voyage dans le temps. *
La Nuit des temps (Barjavel) : roman sur la decouverte, sous le pole nord, des traces d'une civilisation passee brillante. Romantisme et vision de la societe ideale. ***
Vacances indiennes (William Sutcliffe) : le recit d'un adolescent se lancant malgre lui dans un voyage en Inde. Tres leger. L'interet reside dans la critique de ces jeunes faux hippies a la recherche de pseudo-spiritualite indienne. **
Shantaram (Gregory David Roberts) : l'incroyable autobiographie de cet evade de prison australien, qui atterrit a Bombay. Docteur dans les bidonvilles, trafiquant de passeport, de hasch, d'argent et autres, guerrier en Afghanistan, de nouveau prisonnier en Inde... Au dela de cette histoire epique, le livre est un vrai documentaire sur l'Inde, avec des impressions dans lesquelles je me suis retrouve. Il est aussi bien ecrit, cet ex-prisonnier etant ecrivain avant d'etre hors-la-loi. Le film devrait sortir cette annee? *****
Sa Majeste des Mouches (William Golding) (Lord of the Flies) : un groupe de jeunes garcons se retrouvent sur une ile deserte. Ou comment le souhait de stabilite dans la creation d'un modele sociable sombre dans la cruaute. ****
Voyage a Nanga (Jorn Riel) : William Le Noir, Le Comte, Mads Madsen et leur bande continuent leurs aventures. A travers de petites nouvelles, ces fiers chasseurs solitaires du Groenland nous livrent leur doute et leur aspiration profonde a travers des dialogues pas piques des vers et des anecdotes piquantes. Ou comment philosopher sur la condition humaine en illustrant ses propos par les details de la chasse au phoque.*****
Les Tunnels de Cuchi : documentaire sur les tunnels utilises par les vietnamiens pendant la guerre contre les troupes US. **
L'ile des gauchers (Alexandre Jardin) : une ile ou l'art d'aimer dicte le comportement de ses habitant. ***
Deception Point (Dan Brown) : un meteorite retrouve sous le pole nord contiendrait des traces de vie extra-terrestres. C'est irrealiste, les personnages sont caricaturaux, mais c'est bien mene donc ca se laisse lire. ***
Les Chemins de Katmandou (Barjavel) : le destin croise de jeunes gens se retrouvant sur les chemins du Nepal, en quete de spiritualite... ou de verite.***
L'ete meurtrier (Sebastien Japrisot): roman a multiples narrateurs, racontant un drame dans un petit village de provence. Impossible d'arreter la lecture en cours. ****
Traite du zen et de l'entretien des motocyclettes (Robert Pirsig) : livre riche et multi-facette, a la fois traite de philosophie, road book, hymne aux joies de la moto, critique de la masse pensante unique, quete de la personnalite perdue, histoire d'un pere voulant renouer les liens avec son fils, et comment demonter un carter tout en y apportant du romantisme... ****
L'Alchimiste (P.Coelho) : en cours de relecture...

Selamat jalan Bali

Coup de chance, a peine sorti de l'hotel, je ne marche que quelques minutes sur la route principale, et voila qu'arrive un des rares vrais bus publics. 15000 rupiahs pour Amlapura, c'est une aubaine compare aux prix offerts par de nombreux locaux travaillant dans les clubs de plongee et avides de l'argent frais des plongeurs... Par contre, c'est un bus VRAIMENT local, version sac de riz et poules sur la place voisine. Ensuite bemo jusqu'a Padangbai. Le soir, je m'offre un bon repas, mahi-mahi grille avec petits legumes et frites (ca change des nouilles et du riz ou autre Nasi Goreng) et gateau au chocolat, le tout savoure devant un excellentissime petit groupe de blues, tout a fait inattendu a cet endroit...
Le lendemain commence sous une pluie battante. Pas grave, j'ai prevu mes 2 dernieres plongees : let's get wet! Il n'y a que moi et une jeune japonaise, en plus du dive master et du capitaine. Ce dernier, un peu sommeilleux, ne voit pas une grosse corde d'amarre, et clac! arbre d'helice HS. Un 3ieme gars local viendra essayer de reparer, a coup de marteau sur la goupille qui ne veut pas sortir, mais ce n'est pas facile quand on est dans l'eau et... que l'on a pas pied. On rame jusqu'au bord et onfinit par changer la piece, toujours sous la pluie. On l'aura merite, cette plongee. Moins impressionante que les precedentes, il y a beaucoup de petites choses interessantes, crevettes transparentes, crabes, frog fish, anemone clown fish (Nemo). Ces derniers sont assez agressifs quand il s'agit de defendre leur territoire. Ils sont ridiculement petits mais n'hesitent a venir donner des coups et pincer, souvent sur la face du plongeur (le dive master a droit a un petit bisou sur le regulateur!) Et je suis aussi la cible d'une attaque de trigger fish. C'est deja plus gros, je m'en mefie depuis la thailande, et celui-la devait defendre ces oeufs.
Pour le retour a Kuta, je prends un bus de touristes (avec des francais qui font chier car ils pensent qu'il n'y a pas assez de place... no comment).
Kuta est la capitale de la beach attitude : party (avec beaucoup d'alcool si possible) and surf. Le contraste est enorme, c'est le choc : grandes enseignes, un KFC, un Mcdo (a l'entree duquel il y a un rangement pour les planches de surf), un Carrefour... Des bars lounge super design, des magasins de surf super-branchouilles (Quick Silver, Rip Curl, Billabong, Volcom, etc), des internet cafes, des restos japonais, italiens, des belles voitures...et des brochettes de surfers bronzes, blonds et tatoues, accompagnes de leur barbies encore plus blondes et encore plus bronzees. Pas vraiment ma tasse de kopi susu, mais interessant a voir.

Gunung Agung et USAT Liberty

C'est le nom de ce volcan culminant a 3142m, a l'est de Bali, endormi depuis... 1963, date de la derniere mais non moins terrible eruption qui a ravage nombre de villages alentours (et repousse l'epave du Liberty, echoue sur la plage, par 30m de fond... voir la suite...). Donc re-location de moto le lendemain, cette fois a deux et tot le matin pour esperer avoir une vue degagee. Le scooter 100cc a bien du mal a gravir la pente, mais nous arrivons tout de meme au temple Pura Pascar Agung (se situant entre 1500 et 2000m) par temps clair. Vue panoramique a 50km a la ronde. Il n'y a personne, a part 2 employes a l'entretien du temple, qui me font mettre un sarung pour rentrer dans l'enceinte. On redescend ensuite pendant 10km moteur coupe...
Nous devons revenir a KlungKung, mais il ne passe pratiquement aucun transport a Sidemen, surtout en debut d'apres midi, aux heures les plus chaudes, quand seuls les touristes ont l'idee absurde de s'agiter. Un vieux camion a l'agonie, charge de troncs en bambou, finit par s'arreter. Il y a deja d'autres passagers dans la benne, mais nous avons droit a un traitement de faveur : des places dans la cabine bringuebalante et trouee de partout. C'est certainement le vehicule LE PLUS LENT de tout Bali, mais bon, l'experience vaut bien les 15000 rupiah (a 2) que nous avons negocie avec le chauffeur.
A Klung Kung, seance de remplissage de cartes memoires dans une boutique de photos, car Elizabeth a un vol le lendemain pour Jakarta et doit donc repartir sur Kuta. Pendant que l'on s'echange les photos, un couple d'americains se pointe egalement, Eli tape la discute, et hop, je me vois offrir le transport gratuit jusqu'a Padangbai, Mary et Barry (ca ne s'invente pas) se proposant de partager leur taxi. De la, je rejoins Tulamben, petit bled de la cote avec plus de clubs de plongee que de restaurants (et toujours pas de distributeur).
Je plonge donc le lendemain sur l'USAT Liberty, vieille epave impressionnante de plus de 100m de long. Cargo de la 2nde guerre mondiale torpille en 1945, ils ont essaye de la remorquer, mais trop disloque, il a fini par s'echouer sur la plage, pour finalement se retrouver au fond apres l'eruption volcanique. Beaucoup de petites choses au fond, un enorme barracuda solitaire et taciturne, mais une 1ere plongee ecourtee par la consommation d'air de mon buddy Tommy, un jeune polonais. Nous remontons au bout de 38 minutes, lui respirant finalement avec le regulateur de secours du dive master, moi avec 100 bars : la moitie du tank! La 2eme (66 min) se fera avec un 2eme dive master, a ma demande.
Tulamben est egalement au pied du volcan, a l'oppose par rapport a Sidemen. Le lendemain, debout 6h30 pour entamer une randonnee et monter le plus haut possible. La marche est superbe : culture en terrasse, bananiers, bambous, palmiers, et dans mon dos la vue sur la cote. Je n'ai que ma boussole mais on finit TOUJOURS par trouver un chemin. Il suffit d'insister un peu , et tant que ca monte, c'est que la direction est bonne. 5h plus tard, mes jambes sont au bout, j'ai bu 2,5 de mes 3 litres d'eau, et les nuages sont la : j'entame donc la redescente. Je suis des sentiers a peine marques, et traverse des villages vraiment recules. Les jeunes enfants vivant ici deguerpissent en me voyant, en emportant les tout petits sous leur bras, pour aller se cacher derriere un mur. Alors que ceux vivants plus bas, pres de la cote, me saluaient! Les vieilles femmes torse nu m'indiquent le chemin contournant leur etable, les paysans tout sourire veulent me parler plus longtemps que ne me le permet mon indonesien basique... De l'authentique.
Si j'avais eu plus de temps, je me serais tente le treck sur le volcan Batur, plus a l'ouest, qui a l'avantage d'etre moins eleve et l'interet d'etre toujours en activite. Next time...

Nusa Lembongan, suite et fin

Pour ce dernier jour de plongee, les raies mantas sont bien au rendez-vous : elles tournent autour de "l'aire de lavage", un rocher entre -12 et -2m, nullement impressionees par la horde de plongeurs. Moment unique, et coup de chance pour Elizabeth qui fait sa 1ere vraie plongee en mer!
Le soir, nous assistons a un de mes plus beaux couchers de soleil. La baie, decouverte par un fort coefficient de maree, laisse apparaitre les champs de seaweed, et les "sea farmers" sont a l'oeuvre sur leur petite barque pour la recolte. Et je suis plutot content de mes photos... (voir www.facebook.com).
Apres Nusa, nous avons decide de rejoindre Padangbai sur l'ile principale de Bali, pour ensuite atteindre l'interieur des terres. Il n'y a pas de ligne directe depuis Lembongan (il faut passer par Nusa Penida et c'est cher et long) mais en discutant avec le staff du Dive Shop, nous apprenons que plusieurs fournisseurs font le trajet quotidiennement depuis Kusamba, juste a cote de Padangbai. Une fois la cargaison dechargee, il devrait y avoir de la place pour nous...
Nous embarquons donc le lendemain matin sur un petit bateau typique (avec ses 2 flotteurs en bambou) en compagnie du capitaine, de plusieurs jerrycans et autres paniers en bambous vides, de 2 bouteilles de gaz, , d'un vieux moteur de hors-bord, d'un panier de thons (pas trop frais), d'une vieille femme somnolente et de nos bagages - sans oublier ma guitare. Un doute m'assaille quand le capitaine hisse l'unique voile trapezoidale, mais ce n'est que pour nous donner de l'ombre, par pour remplacer le moteur poussif... Nous debarquons a Kusamba, village de pecheurs ou nous ne croisons aucun occidental, puis bemo (transport public local, consistant en un van tres basiquement amenage) jusqu'a Klung Kung. Nous pensions laisser les bagages dans un hotel, pour ensuite louer des motos, mais cette ville non touristique n'a l'air de posseder que 2 hotels : un trop cher pour nous, et un autre sordide. Donc plan B, apres un passage au distributeur de billet (rare dans ces contrees), nous continuons en bemo jusqu'a Sidemen, village au milieu des rizieres et au pied du volcan Agung.
Le soir meme, je tente une approche en moto dudit volcan (seul car Elizabeth a une inflammation severe dans une oreille, due certainement a ses premieres plongees...) mais il fait vite nuageux et pluvieux : le temple a mi-chemin est dans la brume complete. Je redescend et me ballade donc dans le coin, en contemplant le paysage de rizieres en terrasse. C'est tres vallone, et le bitume des routes est presque parfait : je roule pour le plaisir de rouler. Je croise de nombreuses ceremonies en cours devant les temples des villages, avec offrandes et ces percussions typiquement indonesienne, une espece de xylophone. Retour a l'hotel pour une entorse a la couleur locale : tournee de pizza! Une jounee bien remplie comme je les aime.

mardi 10 mars 2009

Fourmis bis et mola mola

D'abord je voudrais NE PAS feliciter Elizabeth pour son oubli de smarties et rice crackers dans la chambre... En rentrant le soir apres les plongees, la petite table entre nos 2 lits etait envahie de fourmis, qui formaient une grande colonne depuis la terrasse jusqu'au milieu de la chambre. Des fourmis qui mordent. Je hais les fourmis. Il a fallu appeler le tres basique mais non moins efficace "room service" local, qui a balaye, nettoye, vaporise ce qu'il fallait. Ca n'a pas fait fuir les geckos, mais je n'ai rien contre eux, ils sont moins bruyants que les coqs, qui cock-a-doodle-do a partir de 5h du matin.
Preuve que les locaux sont vraiment charmants et serviables : je ne sais pas comment je me suis debrouille mais j'ai laisse tomber ma "safety pocket" avec mes 2 passeports, carte de credit, billets d'avion, argent et tout le toutim alors que nous marchions sur la "route principale" de l'ile (enfin, il faut remettre la notion de "route principale" dans son contexte...). En arrivant a la chambre, petit vent de panique, car ici il n'y a rien, pas d'administration, pas de police, pas de distributeur de cash pour me depanner... Je refais tout notre chemin depuis le restaurant en courant, devant les locaux ahuris qui me demandent ce qui se passe. J'explique a tous, sachant que mon aventure va faire trainee de poudre. Et comme souvent dans ce genre de situation, j'ai de la chance... 40min de sueur plus tard, le manager de l'hotel me retrouve, la pochette en bandoliere. Un passant avait trouve la pochette sur la route, avec ma photo ils ont su a quel hotel je restais et donc le gars a pris sa moto pour me retrouver. TOUT etait encore dedans, mais il m'a bien fait comprendre que j'etais TRES chanceux, et qu'une commission serait plus que bienvenue, en guise de remerciement pour la tres honnete personne qui a trouve et rapporte l'objet. Commission que j'ai donne de bon coeur...

Peu d'action sinon : Elizabeth passe son Open Water Diver donc je la fais reviser. Une apres-midi avec des francais de Noumea qui m'ont donne quelques tuyaux pour Tahiti. Une biere avec un americain un peu perdu, qui s'est mis a voyager en Asie apres avoir perdu son boulot en Californie, ou quand la crise cree des touristes malgre eux. Une ballade a moto, des rencontres avec des locaux, un achat de legumes alors que nous pensions que c'etait un fruit.
Niveau plongee, une raie manta, observee furtivement (mais nous retournons demain au manta point). Beaucoup de petites choses amusantes a regarder (soles, serpents des mers, pooissons-lions, trigger fish). Des plongees derivantes avec un tres fort courant, mais toujours avec une visibilite excellente. Mais LA star de l'ile, c'est le fameux Mola-mola, ou sunfish, bizarrement appele poisson-lune en francais (il faudra que les biologistes se mettent d'accord). Joli petit bestiau d'1 tonne, il vient plutot en juillet-aout dans la region... mais qui sait...
Nous louons des motos le premier apres-midi pour faire le tour de l'ile, et aller jusqu'au point de vue sur Nusa Cenigan, la plus petite des 3 iles, reliee a Lembongan par un pont tres indonesien. Et nous faisons pratiquement expres de nous perdre, pour pouvoir demander notre chemin en Indonesien aux locaux...

jeudi 5 mars 2009

Indonesie

Je ne m'etais pas vraiment fait d'idee sur l'Indonesie, et je m'attendais inconsciemment a quelquechose comme la thailande, avec ses plages pleines de toursites - australiens cette fois - et ses tours organises. J'ouvre mon guide pour la premiere fois dans l'avion. L'aeroport de Denpasar est nettement plus modeste que les precedents, et l'on sent tout de suite que le voyage va etre plus "local". Effectivement, meme si les routes que prend le taxi pour m'emmener a Sanur sont bordees de quelques grandes enseignes et galeries commerciales, le tout reste plus pauvre et moins equipee. Je prends le bateau le lendemain matin pour la petite ile de Nusa Lembongam, reputee pour ses sites de plongee. Et cette fois, j'ai vraiment l'impression d'etre au bout du monde. 7000 habitants, 8km du nord au sud, pas d'embarcadere moderne, ici on se trempe jusqu'a la taille dans l'eau turquoise pour debarquer. Pas de 7-11, ni de distributeur de billet, ni de magasins climatises. L'electricite est arrive en 2005, il n'y a pas de reseau de telephone portable, mais bizarrement je trouve 2 internet cafe, au debit certes limite. Les seuls touristes sont les surfers et les plongeurs, car il n'y a rien d'autre a faire sur cette petite ile.
La majorite des revenus provient de la culture de la "seaweed", une algue gelatineuse qui sert de gelifiant / epaississant pour les industries cosmetique et alimentaire. L'algue est etalee sur de grandes nappes pour etre sechee. Partout autour de l'ile les habitants cultivent cela, sur des filets sous marins. Les femmes reparent les filets pendant que les hommes recoltent... ou surfent. La majorite des maisons sont en feuilles de bananier tressees, il y a quelques hotels en brique, quelques bungalows en bois, mais en general les seuls batiments en dur sont les nombreux petits temples dissemines dans le village et aux extremites de l'ile. La vie s'ecoule lentement, il y a partout des enfants qui jouent ou se baignent, hilares. Tout le monde me sourit, les enfants veulent se faire perndre en photo, personne ne cherche a vendre plus, de toutes facons il n'y a pas grand chose a vendre, a moins de vouloir acheter un poulet ou une petite barque pour la peche. Le temps semble s'etre arrete, pas de weekend ici, mais pas de lundi non plus, juste les marees qui imposent le rythme... Une forte indentite religieuse aussi, tous les matins il y a des fleurs et des encens devant toutes les portes, y compris celle de mon bungalow. L'internet cafe fait aussi office d'epicerie (fruits, bouteilles d'eau et chips, plus quelques produits d'hygiene, that's it) et boutique de tee-shirt.

L'eau autour de l'ile est claire comme du crystal. Visibilite moyenne 25m, mais 40m n'est pas rare... Toutes les couleurs ressortent, on est vraiment DANS l'aquarium. Nous devrions voir des mantas et des tortues, mais rien que cette clarte suffit a mon bonheur de plongeur! Et une fois la plongee finie, vers 14h, et bien on s'occupe comme on peut, lecture, baignade, guitare, ballade sur l'ile avec collection de fleurs sauvages, lecons d'indonesien...

Bref, je suis sous le charme car je ne m'attendais pas a cela, agreable surprise. Et les indonesiens sont vraiment souriants, aimables, discrets et polis, avec un certain savoir-vivre. Quelques surfeurs devraient en prendre de la graine...
Je prevois 5 jours de plongee ici (c'est plus cher qu'en Thailande mais c'est un niveau au dessus), le temps d'accompagner mon amie Elizabeth (qui arrive de Denver aujourd'hui, je la prends a l'aeroport) pour son cours d'Open Water. Pour la suite, et bien j'ai pas mal d'apres midi pour y penser : l'interieur des terres, source de la culture de Bali, ou bien un treck dans les montagnes (le volcan Agung culmine a plus de 3000m, pour info l'ile principale fait une centaine de km de large). Ou bien alors le nord est de l'ile, Tulamben, ou il y a un haut-lieu de plongee : le Liberty, epave d'un cargo de la 2nde guerre mondiale de plus de 100m de long. Avec cette visibilite, cela doit valoir le coup de palme... Je sens que je vais encore manquer de temps...

lundi 2 mars 2009

Singapour suite et fin

Les classiques de Singapour de ma journee d'hier :
- le cable car jusqu'a l'ile de Sentosa, genre de parc d'attraction proposant de nombreuses activites
- a Sentosa : UnderWater World, son immense aquarium-tunnel, ses poissons-fossiles, ses crustaces geants et ses specimens rares, avec en prime l'inevitable Dolphin Show, tres Disney...
- du shopping sur Orchard Road, suite d'immenses galeries commerciales
- le Night Safari, qui est une extension interessante du zoo. En effet, beaucoup d'animaux etant surtout actifs la nuit, ils ont fait un parc specifique. Il y a heureusement un peu de lumiere qui permet de les distinguer, mais il faut chercher... Gros frisson lors de la ballade dans la voliere des chauve-souris (the bat walk), inoffensives mais impressionnantes (plus d'1m d'envergure) lorsqu'elles s'envolent a qqs cms de votre tete. Egalement un etonnant ecureuil volant qui nous a fait une demo.

Le gros probleme de Singapour est son taux d'humidite, 100%. Il fait tout le temps chaud et humide, lors de mes 3 jours ici nous avons eu eclaircies puis orages, sous une chaleur accablante. L'unique solution est de se refugier dans les galeries commerciales. Next stop : Bali (Indonesie).

dimanche 1 mars 2009

Jour 84 - Singapour

L'arrivee a Singapour se fait sous un violent orage, je suis trempe en arrivant dans la Guest House, meme en me protegeant avec la guitare. Pour l'instant ce n'est pas du tout comme je l'imaginais, je suis dans un petite rue, pietonne, avec des petits cafes, des petits restos, des petites maisons colorees, bref des petites choses. Ca change, je m'attendais a des buildings comme a Hong Kong. Il y a une petite mosquee a cote - je suis dans le quartier arabe, a l'est de Little India, l'ambiance est detendue et resolumment multi culturelle, plus que n'importe quel autre ville que j'ai vu. Arabes, indiens, occidentaux, chinois, malaisiens et autres, difficile de voir une majorite dans ce melange. C'est propre, moderne, safe.
A demain pour plus de news : j'ai une journee complete et une matinee avant de partir pour l'Indonesie.

Le lendemain:
Ahaha, je dois etre dans la rue la plue sympa de Singapour, car ce que j'en ai vu du reste, en nocturne, hier, est tout different. Immenses avenues, traversees par d'immenses passerelles qui plongent dans d'immenses tours abritant d'immensissimes galeries commerciales. Tout est d'une proprete immaculee. Il y a des panneaux de direction partout, pour le metro, les taxis, les bus, le food court, etc, je me laisse guider par les neons ou enseignes colorees de telle ou telle galerie commerciale - notamment vivo city, et me perds dans les couloirs pietons. Il est interessant de voir comment l'architecture urbaine a integre ces passages pietons dans les tours commerciales pour organiser le flux des gens. Dans le metro, les couples ont des mini consoles de jeux et jouent cote a cote. Je me mets du son electro 8-bits dans les oreilles et ca y est, je suis vraiment dans la megalopole desuhamnisee du futur, ou l'individu n'existe que pour consommer, plus d'initiative personnelle, il n'y a qu'a suivre ses stimulations visuelles...
Heureusement, a Little India, je retrouve de l'humain, c'est a dire du bordel dans la rue et des petites boutiques, des marches de nuit (legumes, vetements), des indiens partout assis par terre (des hommes uniquements) et un peu de salete. En arrivant dans mon quartier, j'ai l'impression d'etre dans une petite ville europeenne, ca change...

Cambodge

J'ai oublie de vous parler du chauffeur de taxi qui m'a emmene de la frontiere a Siem Reap... Un cambodgien au sourire aussi genereux que sa bedaine... Apres ma seance de negociation aucours de laquelle je me fais paye boisson et cigarettes, il me pose les questions classiques, en souriant a chacune de mes reponses pourtant assez plates - "je suis francais, de paris, je viens de thailande et je reste 4 jours au cambodge, non je ne suis pas marie", des choses de ce genre la.
Lui : "You looking for wife in Cambodia?"
Moi : "euh... no"
Lui : "Ahahahahahahahah" et il est parti a s'esclaffer de ma reponse negative, va comprendre... Il me montre un pauvre touriste en velo, avec tout plein de bagages et qui a l'air de peiner sur cette route poussiereuse, sous une chaleur apocalyptique, et me dit : "Your friend !!!!" et il a reparti a se marrer comme un fou. Mais le plus drole c'est quand il voit un motard local transportant un ou des cochons. "Pig, pig !" et hop, c'est reparti pour la poilade a gorge deployee. Il manque de s'etouffer quand un des porcs se debat et manque de faire tomber le conducteur et sa machine - et je me marre aussi cette fois. Il faut dire qu'ils adaptent sur la selle arriere de la moto, une espece de porte bagage renforce, avec soudure locale, et posent dessus de 1 a 3 porcs, dans des brancards specifiques a cet usage. Le pauvre cochon a les pattes en l'air, ne peut pratiquement pas bouge (sauf les pattes), ligote dans son carcan, et voit defiler la route et le traffic... la tete en bas. Je pense que ca doit etre assez traumatisant comme experience, meme pour un porc, et surtout sur les routes et dans le traffic cambodgiens, a des annees lumieres de la thailande, ou l'on respecte les marquages au sol, les regles de circulation, etc. Au Cambodge, il n'y a pas de marquage au sol vu qu'il n'y a souvent pas de sol du tout - enfin de la terre battue et bosselee, non bitumee.
J'aurais fait finalement les 2 jours de visites d'Angkor en velo, avec pres de 30km le 1er jour et 25 le 2eme. Le site est tres etendu mais il est agreable de prendre son temps, de s'arreter dans les petits temples dans lesquels les circuits classiques en tuktuk ne s'arretent pas, le tout dans le silence relatif de la jungle.
Le 2eme jour, je fais le tour en sens inverse par rapport au circuit standard, en commencant par le cote est de Angkor vat, et bien sur, il n'y a personne! Alors que le cote ouest est bonde...
27/02
Le trajet de retour en Thailande, au matin du 4eme jour, est assez aventureux. Le bus est plein de touristes, les sacs sont empiles dans l'allee centrale, et au fond du bus, ou je suis installe, donc impossible de s'installer correctement. La route et la chaleur n'aide pas. Passage a la frontiere en troupeau suant et soufflant, autre bus, puis encore autre bus jusqu'a Bangkok, avec cette fois un soupcon de climatisation - mais ca reste timide. Et bien sur, embouteillage en arrivant a Bangkok. Vive les trains...

28/02
Je vais a Chatuchak Market, l'immense marche du weekend dans le nord de Bangkok, ou l'on trouve de tout, mais surtout du pas grand chose. Ils n'ont pas les copies des PUMA que je cherche - c'est un marche "officiel" et on trouve peu de copies - donc je n'achete que qqs vetements basiques.
Le soir, c'est samedi, big time, nous (Jenny la Quebecoise revue a Angkor et qui bien sur repassait sur Bangkok, 2 Suedois et 2 allemands) allons au temple de la boxe Thai : le Lumphini Stadium, pres du parc du meme nom. Camera de television, interview, vrai orchestre, paris endiables, 9 combats, dont un titre de champion national remis en jeu. Grosse ambiance, un tres beau combat tres serre qui a vu finalement la victoire du champion en titre. C'est la dessus que je termine mon sejour en Thailande...