J'avais choisi cette destination en ne connaissant que les fameuses statues, mais cette ile se revela etre une destination fascinante, a l'histoire unique, a la fois tragique et mysterieuse... J'ai donc decouvert cette histoire, dans un environnement magnifique, encore tres sauvage. Je ne vais pas refaire un expose sur l'ile de Paques - ce n'est pas l'envie qui m'en manque mais plutot le temps - mais juste narrer mes journees comme d'habitude, avec si besoin des details "culturels". Pour le reste, une petite recherche sur Wikipedia vous eclairera (un peu, mais il y a d'autres sites), il y a notamment une carte tres pratique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Easter_Island_map-fr.svg
Jour 1
Ca commence moyennement, car a la recuperation des bagages dans le minuscule aeroport de Hanga Roa, je retrouve ma guitare cassee. Mais je m'en tire bien car j'obtiens que la LAN m'en rembourse 120 US$, ce qui est 3 fois son prix d'achat!
Apres la visite de quelques "residenciales" cheres et glauques, je choisis le camping Mihinoa, qui a des places en dortoir. Le spot du camping est incroyable, au sud de Hanga Roa, donc un peu isole, le long de la cote; on entend les vagues deferler, la vue est imprenable, et il y a meme une vraie cuisine.
Jour 2:
On est trempe avant meme de se mettre a l'eau, vu le temps pourri. L'eau est tres claire, le relief interessant, une seule variete de corail presente en masse, mais peu de poissons. Ils ont mis un faux moai en beton au fond, il faut avouer que ca rend plutot bien. Je vois de tres belles murenes aux robes variees, interessant, ainsi que les plus gros poissons trompettes que j'ai jamais vu. Retour a la suface : le temps a empire, c'est une veritable tempete de pluie. Du coup, seance de farniente dans Hanga Roa puis au camping, en tentant de faire secher les vetements. Et dire que j'avais hesite a louer tente + sac de couchage...
Jour 3:
Le temps s'est calme, sans etre beau, il est au moins sec. Du coup je decide de faire la grande boucle : route principale centrale, jusqu'au secteur Anakena (la seule plage de l'ile), puis retour par la cote est. Le soleil arrive au meme moment que moi sur cette plage, ou je vois mes 1ers moais, sur l'Ahu Pau Pau. Cet ahu se trouve etre un de ceux ou la tete des moais est en meilleur etat, tres finement sculptee. 3 ont egalement leur Pukao, ce chapeau (ou coiffe?) en roche rouge. Il faut savoir que TOUS les moais ont ete mis par terre (la plupart lors des guerres tribales), pour ensuite etre remis debout de 1950 a nos jours au cours d'une lente restauration du tresor archeologique de l'ile.
Je finis le long de la cote est, le vent dans le dos, ne croisant que quelques voitures de temps en temps, berce par le bruit des vagues. Tous les moais le long de la cote est apres Tongariki sont par terre, et on trouve certains "ahu" sans statue.
Le soir, c'est samedi soir, donc tournees de pisco pour tout le monde puis sortie dans le club local, qui joue de cette musique polynesienne rapide, joyeuse et entrainante, ca danse comme des fous...
Jour4 :
Je commence la journee tard (les raisons etant a chercher la veille...), et le temps est mitige. Souhaitant voir le cote ouest, je prends tout de meme le velo et traverse Hanga Roa pour atteindre Tahai, vaste site archeologique regroupant plusieurs ahus, et de nombreuses maisons traditionnelles, certaines n'etant que des vestiges a peine reconnaissables. S'y trouve notamment l'Ahu Ko Te Riku, le seul encore avec des yeux. Juste avant l'elevation sur le ahu, les orbites des yeux du moai etaient creusees, puis les yeux (en corail blanc avec iris en obsidienne) etaient places au tout dernier moment, comme la consecration de la statue. Mais les moais etant tous tombes a un moment ou a un autre, les yeux se sont perdus ou ont ete voles, du fait de leur valeur particuliere. A part Ko Te Riku, seul un oeil a ete retrouve (sur le site d'anakena), il se trouve au musee d'Hanga Roa, avec sa tete cassee, aussi retrouve dans le coin.
Jour 5 :
En fait c'est un couple de malaisiens qui a loue la voiture, un petit 4x4 Suzuki, et ils me demandent finalement si je ne veux pas conduire, car ils ne sont pas habitues au boite manuelle. Qu'a cela ne tienne, on va s'amuser. On est a 7h sur le site, soit presque 1h en avance sur le soleil, il fait tres sombre, il n'y a personne, mais l'on distingue clairement les 15 geants qui semblent garder l'endroit. L'ambiance est au recueillement. Puis le jour se leve, d'abord legerement nuageux puis tout a fait ensoleille, les ombres des moais se projettent a nos pieds, c'est tout simplement grandiose. Je pense que je prends mes plus belles photos du periple, il faut dire que le cadre inspire... Photos maintenant sur Facebook. 2h plus tard, nous retournons sur Rano Raraku, pour admirer une derniere fois ces moais dans tous les sens et tous les etats. Sur le retour, nous passons a la poste pour faire mettre sur nos passeports le plus cool tampon du monde!
Le soleil etant toujours la l'apres midi, je me fais un petit tour vers le Puna Pao, le petit volcan ou etaient tailles les "pukao", cette sorte de coiffe (chapeau, chevelure?) en roche volcanique rouge dont sont pouvus certains moais. Tout comme a Rano Raraku, le chantier en cours a ete abandonne, et plusieurs pukaos attendent d'etre transportes sur leur moais... Je grimpe a pied sur le volcan voisin, un peu plus haut, sur lequel se trouvent 3 croix chretiennes erigees par les missionnaires. Le point de vue y est imprenable.
Jour 6:
Bon, treve de glandouillage, je trouve que ca mollit ces derniers temps, a peine 2h et une 20aine de kilometre a velo hier : il est temps d'en mettre un dernier coup. Un coup de pedale je veux dire. Le temps ayant tout l'air (enfin, pas net non plus, l'air) de se maintenir au beau, je decide de faire la boucle par l'ouest. Peu de sites archeologiques interessants au nord de Ahu Te Peu, ou je suis deja passe, mais une viree qui se promet sauvage, isolee et sportive, a flanc de montagne, le long du volcan Maunga Terevaka, point culminant de l'ile a 507m. Je prends fruits, pain et de quoi rechauffer ma souplette au coin d'un petit feu.
Jour 7:
Ce dernier jour s'annonce plutot cool. Je vais a l'Ahu Vinapu, au sud est, derriere la piste de l'aeroport (qui fait la largeur de l'ile a cet endroit), avec ses 7 moais couches et son piedestal aux pierres parfaitement ajustees, ce qui est son point particulier. Puis direction le musee, une seule salle moyenne mais une foule d'information tres pertinente sur la geologie, la geographie, l'histoire et la culture de l'ile. De petites sculptures de moais en materiaux varies, des outils retrouves sur place, et quelques pieces de bois et de roche interessantes, gravees d'une ecriture qui n'a pas encore ete traduite : le Rongo-rongo, un des autres mysteres de l'ile. Les derniers "mahori" (en polynesien : maitres) connaissant se savoir ayant disparu avec la rafle des peruviens dans les annees 1862, venus chercher des esclaves. Plus de 1000 personnes furent deportees, a peine une centaine revint plus tard, mais le savoir etait perdu. L'ironie du sort fait que ses survivants de l'esclavage peruvien ramenerent egalement une maladie, qui fit des ravages dans le reste de population. Et en comptant les conflits d'interet qui suivirent, a propos du peu de terres fertiles restantes sur l'ile, la population fut estimee a 111 habitants en 1877. Il s'en est fallu de peu. Aujourd'hui le chiffre est de 3800, essentiellement a Hanga Roa. Contre une estimation a 10000 ames dans les annees 1600, apogee de l'ile...
L'apres midi est consacre au shopping (il ne faut pas etre trop exigent), et a une ballade sur la cote non loin du camping, pleine d'embrunts crees par une mer tres agitee.
Cette destination aura ete un de mes meilleurs souvenirs, car on ne peut s'empecher d'etre fascine par l'histoire de cette ile. L'environnement sauvage, l'amabilite des habitants, l'isolement a la fois geographique et technologique, la nature sauvage, renforcent cette envie de savoir. Avec une voiture, on peut sans probleme faire absolument tous les sites en une journee, au pas de course, cli clac merci Kodak. Mais je suis finalement ravi d'y etre reste une semaine entiere, pour s'impregner du mystere ambiant. Hasta Luego Isla de Pasqua.
NB: pour les futurs voyageurs, voici un guide extra complet (in english) sur l'ile (le Lonely est un peu maigre)
"The complete guide to Easter Island" by Shawn McLaughlin (Second Edition) Published by the Easter Island Foundation in Los Osos, California. The contact information for the book is:
Easter Island Foundation
POBox 6774
Los Osos, CA 93412 USA
805-528-8558/805-534-9301(fax)
www.islandheritage.com
rapanuibooks@att.net
5 commentaires:
tes photos extraordinaires puis ce récit donnent vraiment envie d'aller y voir!et plus ça va et plus je me demande ce que je fais à gratouiller mon jardin alors qu'il y a tellement de belles choses à voir ailleurs!
Avec un p'tit montage sur l'écran où on suit ton blog + la carte + les photos, on a kahi l'impression de découvrir avec toi.
Tatouvu Yenapu ?
merci pour ce long chapitre très culturel!en VTT sur l'ile de paques:c'est pas l'ile d'yeu mais je suis sure que tu y as pensé!
c'est sur que j'ai pense a l'ile d'yeu, entre le VTT, les petites baies sauvages, le petit port... Mais bon, le chateau des pirates. c'est pas les moais... bisous
c'est terrible !!!!!!!
Enregistrer un commentaire