mardi 16 décembre 2008

D-10 : Pushkar

Hier :
Bonne nouvelle, la Bullet fonctionne a merveille. Je devais vraiment avoir recupere de l'essence merdique car ce matin, je kicke bien 20 fois avant que ca parte, je vais faire le plein, elle ratatouilletoujours en 4eme pendant les 20 premiers kilometres, puis plus rien. Sur un filet de gaz, le moteur ronronne aussi tranquillement que les chats de Kathleen. C'est plutot rassurant car les paysages commencent a etre plus secs, et nettement moins peuples. Du coup, je vais a Pushkar pratiquement d'une traite (160 km). C'est l'autoroute 2x3 voies jusqu'a Ajmer, puis une petite route vallonee ensuite jusqu'a Pushkar. Bonheur total et sentiment de liberte pure.


Pushkar est une petite ville (15000 habitants) mais il y a beaucoup moins de misere. Les gens ont le sourire, ils travaillent dans les champs, sur les routes ou dans des commerces, les jeunes vont a l'ecole en costume et s'amusent a interpeller les touristes sans agressivite. Des touristes routards, il y en a, il faut dire que la ville respire la spiritualite, c'est un genre de paradis hippie. C'est l'endroit reve pour faire une petite pause, je decide de rester 2 jours. Le bazaar (c'est a dire la principale rue commercante) est surtout constitue de boutiques de vetements, textiles, souvenirs ou bijoux, d'epiceries, de restaurants et autres services aux touristes (internet, produits d'hygiene et agents de voyages); il y a peu de rabatteurs, c'est vraiment paisible. Mon hotel, tres propre (le White House porte bien son nom) se trouve dans une minuscule ruelle, encombree par plusieurs vaches qui ont l'air d'habiter ici au meme titre que les residents.
Entourant un petit lac, la ville possede de nombreux ghats. Apres une marche autour du lac, je monte sur une colline au sud est de la ville. S'y trouve un petit temple a partir duquel on peut profiter de l'eclairage particulier de la ville pendant le soleil couchant. Effectivement, la vue est magnifique, les couleurs ressortent, c'est calme et tout a fait apaisant. On ne peut que se laisser envahir par la serenite du lieu. A noter que le temps est tres clair (et toujours ensoleille), il n'y a plus cette chape de poussiere et de gaz d'echappement comme a Delhi et a Agra, qui ternissait tout.
Le restaurant de l'hotel est excellent, je me fait une soupe de mais et... des spaghettis - et oui, je craque, histoire de laisser faire une pause a mon estomac. Je me couche au son des percussions (qui accompagnent les prieres a Ganesh), de la musique indienne et des cris des enfants... Cela change des klaxons!
J'ai commence a lire le livre "Shantaram". C'est excellent, il decrit notamment avec exactitude les sensations contradictoires que l'on peut avoir en arrivant en Inde, je m'y retrouve. A conseiller donc (en attendant le film, avec J.Depp, qui devrait sortir d'ici un an... mais qui sera forcement moins bien ;-)).

Aujourdhui
Sans programme particulier, je me leve tard, je bouquine et me ballade dans la ville, notamment sur le champ de foire qui accueille la celebre foire aux chameaux en novembre. Je prends ensuite la moto pour aller voir un temple de shiva a 8km de piste de la ville. Effectivement, la piste alterne terre battue, bitume defonce, graviers et... sable. 40km/h maxi, moyenne a 30. Une partie de la route est en train d'etre amenagee, et la plupart des travailleurs sont des femmes. La parite a l'indienne... Il fait tres chaud, je traverserais 2 villages et ne trouverais jamais les temples... Par contre, je fais un bout de route en bon etat, et la, la Bullet recommence a ratatouiller a haute vitesse sur un filet de gaz. Merdouille! Je rentre a l'hotel, avale un "dahl makhati" (une espece de soupe/puree de lentilles, avec pois chiche, mais et differentes epices, super bon) et me fait une session maintenance : chaine, niveaux, filtres, tout est OK, le ralenti est stable, pas de probleme de puissance mais toujours ces "flat spots" a vitesse soutenue. Je vais voir le mecano du coin mais il me fait payer 150 roupies pour le petit loquet de la serrure du capot de batterie que j'ai trouve casse (bon, ok , c'est le seul qui l'a, mais quand meme) : je decide de ne pas lui faire confiance et j'envoie un email a Lalli Singh avant de faire ouvrir le carbu demain.
En fait, en Inde, il faut toujours se poser la question de savoir si l'on va faire confiance a la personne qui vous offre un service (en promettant que ce sera le meilleur), sachant qu'on est le touriste et lui le local. C'est une histoire d'instinct, pour l'instant ca m'a reussi la plupart du temps, avec qqs petites erreurs qui m'ont coute une pincee d'euros inutile. Et je prefere faire confiance aux sikhs...
Pendant que je mecanique, des bambins viennent me voir, des tout jeunes qui jouent avec mes outils, en mes les ramenant respectueusement, puis des plus ages , qui veulent acheter mon couteau suisse, ma boussole ou mon carnet de voyage. Ca rigole en rentrant de l'ecole, ca regarde ce que je bricole, ca tourne autour. Une vache vient machouiller un de mes sacs plastique pendant que j'ai le dos tourne, et goute mon carnet de voyage par la meme occasion. En fait les vaches ici mangent ce que les gens laissent ou donnent, j'ai l'impression qu'il y en a autant que d'habitants!

J'abandonne l'espoir de trouver un adaptateur USB pour vider ma carte memoire, on fera ca de retour a Delhi!

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