dimanche 19 juillet 2009

Putre, Chili - ou comment j'aide a forcer la frontiere bolivienne...

Ross, le matinal proprio de Sunny Days, me conduit lui-meme dans la banlieue d'Arica, d'ou part le bus pour Putre. Les 3h de route offrent un superbe paysage "altiplanien", surtout lorsque nous passons au dessus de la mer de nuage, dominee par les montagnes arides. La vallee de Putre (3530m) est plutot fertile, et le village est un petit San Pedro de Atacama, sans le charme des maisons en Adobe mais egalement sans les hordes de touristes. Au Chakana Mountain Lodge, le dortoir est plein, donc je me vois offrir la chambre d'amis dans la maison principale, en plus du petit dejeuner gargantuesque (fruits, cereales, pancakes...) qu'on me fourre sous le nez a peine arrive. De ma fenetre, je vois l'enclos des 2 sympas alpagas qui gardent les lieux...
Je me fais une belle ballade de 4h dans les canyons alentours, mais des que ca monte, je suis terriblement essoufle : l'altittude se fait sentir. Le soir, je papotte avec une famille d'Australiens de Byron Bay, dont le plus jeune fils (6ans) a visite le tres basique hopital de Putre pour cause de mal des montagnes carabine. Pas cool... Ils ont prevu d'aller en Bolivie mais sont inquiets des barrages des derniers jours.
Le lendemain, j'avais prevu de faire un tour dans le parc national de la Lauca, par l'intermediaire de l'hotel, mais le boss, qui n'est pas la, appelle pour prevenir que je suis le seul touriste, donc ils ne vont pas partir. Ce n'etait que le coup d'envoi d'une folle journee. Car du coup, je decide de partir le jour meme pour la Bolivie, de toutes facons le trajet pour La Paz passe a travers le parc national, la frontiere se trouve meme a un des points les plus hauts de l'Altiplano, 4600m.
Effectivement, la route est superbe, mais j'ai recupere la place 50, donc tout au fond, et je laisserai finalement ma place aux fistons australiens, assis sur les genoux des parents. A la frontiere chilienne, on poirreautte 1h sans pouvoir sortir du bus, puis on nous transfere dans un autre bus (dont les places vont jusqu'au numero 46, donc qui se retrouve debout?), collecte des passeports, encore 30min d'attente et redistribution des passeports, et enfin depart. Dans le "No Man's Land" entre les 2 frontieres, la route est jonche de grosses pierres sur 10km, vestiges recents des barrages des jours precedents : le bus zigue-zague entre les tas. Lorsqu'on arrive au poste bolivien, le chauffeur nous informe qu'il y a au moins 1h d'attente. Ca grogne, mais au moins on peut descendre. Pas pour longtemps, car il fait tres froid et le vent sec souffle une poussiere tres desagreable. Absolument tous les petits commerces autour du poste frontiere (il n'y en a pas moult mais quand meme) sont fermes, aucun endroit ou s'abriter, et le bureau d'immigration a portes closes. Ca sent pas bon. Il y a bien quelques militaires, mais ils restent dans leur coin et ne donnent aucune information. D'autres bus arrivent, des 2 cotes, la file de vehicule s'allonge et les passagers, a 80% chiliens ou boliviens, s'impatientent devant la barriere cadenacee. Une proposition est faite de transferer les passagers d'un bus cote chilien dans un autre cote bolivien et vice-versa, chaque bus retournant a sa destination de depart, mais ca n'a pas l'air si simple.
Finalement, apres 4h d'attente, un des chauffeurs d'un bus bolivien s'empart d'une grosse pierre, et tente de faire sauter le cadenas, pendant qu'une trentaine de passagers (la plupart des chiliens, plus quelques touristes qui sont arrives la en premier, y compris moi et le pere australien, dont le fils a recommence a se sentir mal, pas etonnant vu l'altittude) pousse sur la barriere... La cadenas casse rapidement, notre bus s'engouffre donc dans la seule voie ainsi liberee, on court derriere, le bus s'arrete quelques centaines de mettres plus loin, apres la file. Tous les passagers crient alors "Vamos" mais reste toujours le probleme du visa. Donc ca discute, ca argumente, certains pensent pouvoir regulariser la situation a La Paz, mais le gros hic est que le lendemain et le jour suivant sont feries (fete nationale, en plus 2009 est le bicentenaire de l'independance, big time!), ensuite c'est weekend, bref, ca fait 4 jours en situation illegale dans un pays fortement police. Finalement, un gars arrive au bus pour annoncer que le bureau est ouvert, et qu'ils acceptent de regulariser les etrangers! Donc recollecte de passeport, un espagnol nomme Jesus suit notre chauffeur jusqu'au bureau, encore 45min d'attente, et enfin les precieux documents reviennent. Australiens, bresiliens, francais et espagnols ont pu avoir leurs tampons, ainsi que la plupart des chiliens, mais certains ont ete refuses (notamment 2 equatoriens), sans explication aucune. Et entre temps, un nouveau cadenas a ete mis a la barriere... Bref, apres 6h de passage de frontiere, on prend enfin la route vers La Paz.
Maigre consolation, le magnifique coucher de soleil sur l'Altiplano, que je comtemple debout au milieu du couloir...

En debarquant a La Paz a 22h30, j'etais un peu inquiet de cette arrivee tardive et de la recherche d'hotel dans les rues dersertes, sac a dos au dos... Ahaha, la bonne blague... La fete nationale a commence, c'est un immense festival qui a lieu dans la ville!!! Des la sortie du terminal des bus, on voit les femmes en costume traditionnel danser au son des orchestres, il y a des petits stands de bouffe partout, la rue principale est bondee, majorettes, fanfares, processions, feux d'artifice, tout le monde semble defiler, du club de motards au college catholique de jeunes filles, en passant par les cliniques, les associations de defense des indiens, et meme certaines entreprises privees... Du coup, apres s'etre poses a l'hotel Torino - une sorte de musee vivant, pionnier du tourisme a La Paz, 93 ans de service dans un vieil immeuble coloniale renove dans les annees 50 - nous ressortons (avec Jesus) pour assister aux defiles, malgre la fatigue nerveuse. Viva La Paz!!!!!!!

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